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Histoire des cosmétiques, des Egyptiens à nos jours

Depuis toujours, les plantes ont joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’humanité. Non seulement le règne végétal a donné à la médecine certains de ses meilleurs remèdes, mais il a aussi occupé une place prépondérante dans la cosmétologie.

Tous les sinologues s ‘accordent à dire que l’utilisation des plantes en vue de tonifier le corps et combattre les maladies remonte à la préhistoire de l’humanité.

Le philosophe grec Théophraste (300 avant J.-C.), élève de Platon et d’Aristote et spécialiste de botanique, décrivait déjà plus de cing cents espèces de plantes utilisées pour leurs vertus thérapeutiques.

Des fouilles archéologiques menées sur le site de Shanidar (Irak) ont permis d’analyser des pollens de fleurs et de révéler la présence de guimauve, d’achillée millefeuille, d’éphédra et de quatre autres plantes à usage médicinal que notre lointain ancêtre l’homme de Néandertal consommait déjà soixante mille ans avant notre ère.

Depuis longtemps, les vertus curatives ainsi que la toxicité des végétaux sont donc connues.

C’est ainsi que la ciguë s’est rendue tristement célèbre, servant de moyen d’exécution en Perse et en Grèce (Socrate mourut de cette façon en 399 avant J.-C.).

Les traits millénaires de l’Inde, de la Chine et de l’Europe abondent en précisions sur I’art d’utiliser les plantes.

Sur des plaquettes d’argile gravées en caractères cunéiformes datant de l’époque sumérienne (3 000 ans avant J.-C.) figurent les formules des premiers médicaments végétaux connus dans le monde et sont décrites les propriétés thérapeutiques du thym, du persil, du fenouil et du pin.

Les cosmétiques sont quant à eux presque aussi anciens que l’humanite.

Les cosmétiques dans l'Égypte ancienne

Trois mille ans avant Jésus-Christ, les Egyptiens connaissaient déjà les onguents et les huiles parfumées, le maquillage et le dentifrice.Aucune civilisation ancienne n’a fourni autant de détails sur les cosmétiques et les soins du corps.

L’étymologie ou mot cosmétique vient ou grec kosmetikos (relatif à la parure) et de kosmos qui signifie l’ordre de l’Univers.

En Egypte, le recours aux cosmétiques était avant tout une nécessité. Le maquillage égyptien, raffiné et source d’embellissement, avait aussi une valeur thérapeutique : l’air chaud et sec, les vents de sable agressaient la peau et les yeux qu’l fallait protéger. Les femmes égyptiennes utilisaient des pots d’onguents parfumés (à base d’huiles végétales de palme, d’olive ou de noix, mélangées à des herbes aromatiques) pour se préserver du vieillissement et de la déshydratation causée par le soleil.

Les égyptologues ont dénombré plus d’une centaine de recettes de parfums et onguents.

La découverte de nombreux objets dans les tombes égyptiennes de l’Antiquité a permis de révéler certains secrets. Sur quelques sites archéologiques, on a retrouvé de véritables coffrets de maquillage et récipients comprenant encore parfois des produits cosmétiques destinés particulier à soigner les maladies des yeux, de la peau et à laver les cheveux.

Les papyrus médicaux, datés d’environ 1500 avant notre ère – en particulier le papyrus Ebers -, mentionnent de nombreuses recettes de soins et permettent d’identifier plusieurs matières minérales, notamment la malachite verte et la galène noire.

Les fards égyptiens étaient aussi associés au culte divin :largement présents dans la liste des offrandes funéraires, ils contribuaient aux rites qui avaient pour but de préserver les dieux de la mort et de ressusciter les défunts.

Des échantillons de fards ont été prélevés dans des flacons en pierre (albâtre, hématite, marbre), céramique, bois ou roseau. Ils sont conservés au Département des antiquités égyptiennes du musée du Louvre et proviennent de plusieurs sites datés entre 2000 et 1200 avant J.-C. La cosmétologie égyptienne n’était pas une simple parure et les couleurs des fards avaient un rôle non seulement esthétique, mais aussi thérapeutique, symbolique, rituel et sacré. Les très nombreux objets découverts dans les tombes égyptiennes sont une extraordinaire source d’étude des coutumes de la vie quotidienne durant l’Antiquité.

La cosmétique chez les Romains

A l’époque romaine, une peau claire et un teint éclatant faisaient partie des canons de la beauté. Les femmes se poudrent le corps avec de l’amidon et de la céruse.

Très coquettes, elles illuminaient leur teint en pulvérisant des paillettes d’hématite et coloraient leurs joues au carmin. Des cataplasmes à base d’orge, d’æuf, d’oignon, de narcisse, de safran, de farine de blé et de miel étaient recommandés pour les soins du visage ; le jus de raisin était aussi utilisé et le lait d’ânesse, mentionné par Pline l’Ancien (1er siècle après J.-C.) était censé estomper les rides et rendre la peau souple et blanche.

Pour la blancheur et la solidité des dents, les Romains utilisaient des eaux et des poudres aux ingrédients les plus divers parmi lesquels la farine d’orge, le vinaigre, le miel brûlé, le sel et l’huile de nard.

Des archéologues ont retrouvé, sur le site d’un temple romain du milieu du IIe siècle, un pot en étain pratiquement intact. Son contenu, une crème blanche légèrement granuleuse, a traversé les siècles grâce au couvercle de la petite boîte restée hermétiquement close. Cette découverte a offert aux scientifiques une occasion de percer un secret de beauté utilisé par les femmes romaines de l’Antiquité. Les scientifiques britanniques ont en effet mis en évidence trois ingrédients majeurs constituant cette crème datant de 150 ans après J.-C. Le premier est de la graisse animale provenant de bovins ou d’ovins. Le deuxième, l’amidon, est toujours utilisé de nos jours dans les cosmétiques pour en diminuer l’aspect gras. Le troisième élément, l’étain, a convaincu les chercheurs qu’ils étaient bien en présence d’une crème de beauté et non d’un onguent ou d’un médicament. En effet, ce métal ne faisant pas partie de la pharmacopée romaine, son rôle devait être celui d’un pigment blanc.

L’équipe anglaise a ensuite élaboré une version synthétique de cette crème et l’a testée. Son application donne une sensation de gras puis un résidu blanc, poudreux et très doux, Ce produit, qui devait être utilisé comme fond de teint, donnait donc aux femmes le teint très pâle à la mode à cette époque (source : Le Nouvel Observateur).

Les cosmétiques dans la Grèce antique

La vénération de l’esthétisme, I’art de plaire, de séduire sont également inhérents à l’histoire de la Grèce antique.
Les femmes de cette époque se maquillaient les yeux avec de la poudre d’antimoine, et pour atténuer les taches de rousseur on recourait à la résine de galbanum mélangée au vinaigre. Elles confectionnaient des masques à base de farine de seigle et de certaines plantes aromatiques.

Hippocrate, dans ses écrits Des maladies et des femmes (Livre deuxième), préconisait différentes recettes pour atténuer ou éliminer les rides ou encore pour lutter contre la chute des cheveux; parmi les ingrédients cités, l’huile de rose ou de lys, le suc d’acacia, le cumin, la sauge, le raifort pilé, l’ortie…

Dioscoride, médecin du 1er siècle après J.-C., conseillait le costus d’Arabie contre le relâchement du visage et l’huile d’amande amère pour estomper les rides.

Dans la Grèce antique, l’usage des parfums s’est popularisé. Les Grecs vouaient un véritable culte à l’hygiène du corps et étaient de fervents adeptes des parfums qui exerçaient sur eux un attrait à la fois mystique et érotique. Ils détenaient de nombreuses formules pour leur élaboration.

Les cosmétiques utilisés au Moyen Age

La pharmacopée importée d’Orient eut en ce temps une grande influence et permit d’utiliser des ingrédients variés telles les perles orientales broyées et mélangées à l’amidon de blé. Cette préparation permettait d’obtenir une poudre blanche et nacrée destinée à souligner un teint d’albâre très prisé à l’époque. Les femmes se confectionnaient aussi des masques à base d’argile, d’amidon, de lait d’ânesse ou encore de miel, issus de recettes très anciennes. Pour parfumer l’haleine, elles mâchent des graines de fenouil ou de cardamome.

Selon la légende, Lucrèce Borgia (1480-1519) entretenait la transparence de son teint grâce à un onguent réalisé à base de lait de femme et d’huile d’olive mélangés à des paillettes d’argent et des perles finement broyées.

L'essort de la cosmétique au XVII° Siècle

La pharmacopée de l’époque mêlait les ingrédients d’origine orientale et les “remèdes de bonne femme” oeufs frais, myrrhe, huile d’amande douce, camphre, mastic, borax, girofle, sucre candi, graisse de porc, eau de fleur d’oranger ou de rose mêlés à de la salive et de l’urine entraient dans les formulations des onguents et pommades divers.

Certains conseillaient, pour le soin des yeux, de la poudre composée d’antimoine, lapis-lazuli, camphre, aloès, encens… On fait aussi mention du lait d’ânesse ou de femme…

Cosmétiques en veux tu en voilà au XVIII Siècle

Dès la fin du xvII siècle. les femmes et les hommes se fardent terriblement, cherchant à afficher une apparence artificielle. Les coiffures démesurées sont de véritables chefs-d’oeuvre ornés d’une multitude d’accessoires.
On fait un usage outrancier du fard rouge, employé non pour masquer la blancheur du teint, symbole de distinction et véritable obsession de l’aristocratie, mais pour la rehausser. Cette blancheur tant prisée permet en effet de se distinguer de la classe paysanne exposée aux intempéries et aux brûlures du soleil.

Toutes sortes de lotions sont préconisées pour embellir et préserver la fraîcheur du teint. La céruse, très toxique (mélange de carbonate de plomb, de chaux, de kaolin) est encore en vigueur. Destinée à faire disparaître les irrégularités de la peau, à maquiller ou souligner la blancheur du visage, elle est mêlée à des produits végétaux, minéraux ou animaux et figure dans nombre de manuels de recettes…

Lors des dernières décennies du XVII Siècle, sous l’influence de la Révolution et de ses idéaux, le retour au naturel est à la mode. L’utilisation excessive du maquillage et les ornements du visage s’effacent peu à peu.

Mme Récamier symbolise parfaitement le retour au naturel et la beauté de son époque.

XIXe siècle : la beauté mélancolique

Le XIXe est le siècle où les femmes incarnent une beauté mélancolique et romantique.

Elles ne s’autorisent qu’un maquillage discret, car l’usage des fards est critiqué autant pour des raisons hygiéniques que morales.

C’est l’époque où l’on fait l’éloge de la pâleur, des joues creusées et des cernes sous les yeux…

Depuis l’Antiquité, la cosmétologie a occupé une place importante dans la plupart des civilisations. La notion de beauté varie certes avec les époques, les ethnies, les lieux, mais les pratiques pour embellir le corps ont toujours existé.

Paradoxalement, grâce à la médecine, le courant hygiéniste voit le jour : on découvre que propreté et santé vont de pair. Les ouvrages sur les soins du visage et du corps se multiplient. L’importance des bains, le besoin d’aérer le corps, la pratique du sport commencent à entrer doucement dans les moeurs. L’eau joue un rôle prépondérant dans les soins cosmétiques, et les préparations blanches, neutres, transparentes comme la cold-cream sont élaborées avec du blanc de baleine ou de l’oignon de lys.

À l’aube du XXe siècle, l’industrialisation change le visage de la cosmétologie : parfums de synthèse, dérivés pétroliers, tensioactifs et stabilisateurs d’émulsion font partie des nouveaux composants entrant dans les formulations complexes qui caractérisent les cosmétiques modernes.

Histoire des cosmétiques : documentaire de la série "Histoire des marques"

Regardez ce film de Patrick Colin consacré à l’histoire des cosmétiques.

Sandrine d'Aromalin

Je m’appelle Sandrine et les huiles essentielles font partie de mon quotidien depuis 2012. Une passion est née et depuis 2016, je suis conseillère en huiles essentielles. Auteur du livre « Le petit atelier des huiles essentielles - saison par saison », je vous propose de vous guider pour apprendre à bien utiliser les huiles essentielles et soigner vos maux du quotidien. Je vous invite à parcourir mon site et à découvrir précisément les bonnes techniques pour que vous aussi vous puissiez les utiliser en toute sécurité.

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