Prenez soin de vos plantes avec les huiles essentielles
L’urgence est là, à tous les niveaux. Depuis les agriculteurs en première ligne d’exposition, jusqu’au jardinier occasionnel, nous sommes nombreux à comprendre l’importance de changer. Pour la santé de tous. Remplacer les produits phytosanitaires et le glyphosate, c’est devenu une évidence. Reste à voir comment on peut appliquer des solutions alternatives plus globalement.
La bonne nouvelle c’est que ces alternatives existent. On fustige souvent le monde agricole et horticole. Pourtant, beaucoup ont déjà embrayé ou anticipé le mouvement. C’est encore loin d’être gagné, certes, mais on avance. Je vous donnes mes astuces pour un jardin naturel comme mes astuces ménage sans utiliser des produits toxiques !
La recherche d'agro-bio Tech sur les huiles essentielles
Les huiles essentielles ont le potentiel pour faire partie des solutions. Les chercheurs d’Agro-Bio Tech sont engagés aujourd’hui dans plusieurs projets passionnants. Parmi ceux-ci, “Oilprotect”, des huiles essentielles pour protéger les stocks de grains et “Treelinjection” qui teste les propriétés fongicides de certaines HE par injection dans les arbres. Agro-Bio Techj s’est également engagé dans un projet de développement durable avec l’ITA de Dakar et l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, en mettant en place une filière de production d’huiles essentielles au Sénégal. Un projet de bioherbicides à base d’huiles essentielles est aussi en cours et devrait bientôt être commercialisé. Les enjeux sont loin d’être négligeables car ces alternatives naturelles attaquent de plein fouet le monopole des industriels criminels de la chimie phytosanitaire tels que Bayer Monsanto.
Tuer les mauvaises herbes sans glyphosate
Trosi herbicides efficaces et bio, à base d’huiles essentielles diluées, ont été développés par des chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège – Belgique) pour remplacer le glyphosate. 16 heures parès l’application, les plantes (que l’oin veut éliminer) meurent. Et ce ne sera pas plus cher que le glyphosate ! Affaire à suivre : pour développer, homologuer et commercialiser ces bioherbicides à base d’huiles essentielles, une spin-off de Gembloux Agro-Bio Tech fondée début 2021, la société APEO, a levé 6 millions d’euros.
Les huiles essentielles bloquées par la réglementation favorable aux phytosanitaires issus de la pétrochimie
Hélas, ne peut utiliser les HE qui veut. Surtout en tant que produits phytosanitaires. Il faut savoir que pour utiliser un produit phytosanitaire, que l’on soit particulier ou professionnel, il faut qu’il ait été évalué puis homologué par les institutions européennes et ensuite par les institutions de chaque pays membre de l’UE. Et ce qui n’est pas autorisé est interdit. Signe de nos sociétés ultra-sécuritaires, la tendance traditionnelle “ce qui n’est pas interdit est autorisé” s’est complètement inversée.
Les deux seules HE autorisées pour les professionnels sont l’huile essentielle d’orange douce comme insecticide et fongicide et l’huile essentielle de menthe poivrée comme régulateur de croissance.
Certains en ont d’ailleurs fait les frais et on rencontré de sérieux problèmes avec les autorités. A l’origine, quelques Gaulois qui faisaient de la résistance. Forts des résultats obtenus par des années de recherches personnelles avec les huiles essentielles, ils ont développé des activités de conseils et de vente aux agriculteurs et ont terminé devant les tribunaux parce que les HE n’étaient pas homologuées.
Par quels mécanismes les huiles essentielles aident les plantes ?
Pour bien comprendre, il est important de se demander pourquoi certaines plantes génèrent des molécules aromatiques. Savamment élaborées, ces molécules – sous forme d’essence dans la plante – leur permettent de communiquer avec leur environnement. Et ce, à des fins de séduction, pour se multiplier – les fleurs attirent les insectes pollinisateurs de cette manière -, mais aussi et, c’est ce qui nous intéresse ici, à des fins défensives. Ces plantes sont ainsi capables de tenir les ravageurs ou les herbivores à distance quand ils représentent une menace pour elles. Certaines peuvent aller jusqu’à émettre des vapeurs d’une molécule bien précise, l’éthylène, pour avertir leurs congénères. Quand elles captent un danger, elles génèrent de plus grandes quantités de molécules et deviennent toxiques pour ceux qui se hasarderaient à les déguster. Ce système ingénieux qui est d’une certaine manière comparable à notre système immunitaire demande beaucoup d’énergie à la plante qui doit puiser dans ses réserves nutritives (les sucres et minéraux) pour synthétiser ces molécules défensives (des phénols, des acides, de l’éthylène…).
Ces réserves suffiront pour être utilisées efficacement à des fins défensives à certaines conditions seulement: hydratation en suffisance, pas d’agression mécanique exagérée, un sol adéquat et non ou peu pollué, pas de branches importantes ou centrales supprimées, etc. C’est l’affaiblissement de ce système qui permet un attaque massive de bio-agresseurs pouvant mettre la plante en danger. On comprnd d’ailleurs ainsi mieux comment, aujourd’hui, tant d’arbres sont malades.
Les huiles essentielles en prévention ou pour traiter les plantes
Les huiles essentielles peuvent stimuler le métabolisme des plantes. En cela certaines HE sont déjà intéressantes en action préventive. Mais quand les plantes sont déjà malades ou envahies, l’application d’HE va agir de différentes manières.
Par une action “systémique” grâce à la pénétration de certaines molécules comme les phénols et les aldéhydes aromatiques contenus en quantité dans les origans, les cannelles, le giroflier, l’ajowan,… Ces molécules passent à travers la cuticule et l’épiderme des feuilles et sont véhiculées dans la plante par différents canaux. Les bioagresseurs seront alors intoxiqués par la piqûre qu’ils infligent à la plante ou par l’ingestion de cellules végétales contenant ces molécules aromatiques.
En entrant en “contact” avec le bioagresseur, ce qui perturbera son métabolisme ou encore son développement (larves ou insectes adultes).
L’inhalation d’HE par le bioagresseur induira une toxicité sur son système nerveux ou le fera fuir (action répulsive).
Comment utiliser les huiles essentielles pour soigner les plantes ? Les techniques les plus accessibles sont la diffusion (pour les plantes d’intérieur) et la pulvérisation.
La diffusion d'huiles essentielles pour les plantes
Cette technique demande de disposer d’un diffuseur que l’on placera à proximité de la plante. Une dizaine de gouttes d’une HE ou d’un mélange d’HE seront diffusés pendant une dizaine de minutes. A répéter quelques jours après, suivant l’importance du problème.
La pulvérisation d'huiles essentielles pour traiter les plantes
Pour 10 litres d’eau, préparez un mélange de 7ml d’huile essentielle et 7ml d’huile végétale. A cela, ajoutez 0,5 ml de produit de vaisselle bio (tensioactif) puis verser le produit obtenu dans les 10 litres d’eau et en transvaser une partie dans le pulvérisateur. Veillez à bien mélanger le produit à chaque stade de la préparation. Pulvérisez sans excès. La préparation obtenue devrait suffire à une surface d’au moins 5 ares.
D’autres techniques sont également très efficaces mais demandent un savoir-faire spécifique et une bonne connaissance des HE. Comme celle de la perfusion, mise au point par Eric Petiot, l’injection avec seringue ou injecteur, ou encore le cataplasme, le poudrage, etc.
Quelques huiles essentielles clés pour soigner les plantes
Les huiles essentielles d’Origan compact, de Sarriette des montagnes (thym à thymol et serpolet aussi), de Clou de Girofle, de Cannelle sont les mousquetaires de l’aromathérapie du jardin. Fortement dotées de molécules phénoliques, elles ont une action systémique, mais aussi de contact vraisemblablement, sur la plupart des bioravageurs (bactéries, insectes, champignons et certaines virus). Par exemple, la sarriette et le giroflier agissent efficacement sur l’oïdium, la cloque, la tavelure. Le giroflier sur le mildiou et la cannelle sur la rouille.
Les huiles essentielles de citronnelles sont utilisées pour leur action répulsive sur les insectes.
Les huiles essentielles de Basilic tropical et de Géranium rosat combattent la fumagine. Il serait intéressant de préparer un mélange HE Géranium rosat avec HE Menthe poivrée pour les pucerons, avec HE Citron pour le cochenilles ou encore HE Orange douce pour les mouches blanches, car ces insectes induisent souvent le développement de la maladie.
Les huiles essentielles de Camphrier de Chine, de Carvi ou de Romarin à camphre ont des propriétés répulsives ou déstabilisent le système nerveux des insectes. Ces HE contiennent des proportions importantes de cétones.
L’huile essentielle d’Ail est vraiment très intéressante car elle contient une grande proportion de composés souffrés. Son action égale et même supllante les HE à phénols et balaie aussi la plupart des bioravageurs. Elle est efficace, en perfusion sur le feu bactérien. Le seul problème, et il est de taille, c’est l’intensité de l’odeur de cette HE. Même le flacon fermé diffuse ses arômes. Un conseil : si vous avez l’intention d’utiliser l’HE d’Ail, trouvez un endroit bien isolé hors de votre lieu de vie pour la stocker.
Les huiles végétales à utiliser comme support actif pour traiter les plantes
L’huile d’Olive à utiliser avec les HE qui ont un effet perturbateur sur les insectes, les champignons et bactéries.
L’huile de Neem qui contient des composés souffrrés a dejà une action insecticide à elle seule. Mais attention, certains arbres ne supportent pas cette huile.
Les huiles de ricin et de colza sont perturbatrices pour les insectes et celle de colza est ovicide. L’huile de parrafine s’utilisera plutôt en hiver sur les oeufs en hibernation.
Les hydrolats et eaux florales pour traiter les plantes
Il n’existe pas encore -à ma connaissance- d’étude sur les potentielles activités bénéfiques sur les plantes. Poiur en avoir testé certains (en mélange) sur la fumagine notamment, et les mouches blanches avec succès, je pense qu’ils mériteraient que l’on approfondisse le sujet. Les hydrolats contiennent des acides que les huiles essentielles ne contiennent qu’en l’état de trace. On sait que certains acides stimulent les défenses des plantes et perturbent le développement de certains bioagresseurs (les plantes, même non aromatiques, produisent notamment de l’acide acétylsalicylique et jasmonique pour se défendre). Leurs avantages : leur coût faible, leur disponibilité et leur faible contenance en molécules aromatiques (entre 0,05 et 1%).
Continuez votre découverte des huiles essentielles :
Je m’appelle Sandrine et les huiles essentielles font partie de mon quotidien depuis 2012. Une passion est née et depuis 2016, je suis conseillère en huiles essentielles. Auteur du livre « Le petit atelier des huiles essentielles - saison par saison », je vous propose de vous guider pour apprendre à bien utiliser les huiles essentielles et soigner vos maux du quotidien. Je vous invite à parcourir mon site et à découvrir précisément les bonnes techniques pour que vous aussi vous puissiez les utiliser en toute sécurité.
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